9 décembre 2009
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14:51
Voici un article que m'a envoyé Vanessa Massoni da Rocha concernant son travail avec ses élèves sur Le buveur d'encre.
Mes livres voyagent plus que moi !
"Nous, les buveurs d’encre brésiliens
Voilá l’ « Idée en or » de notre chère collègue Vanessa Massoni da Rocha.
Dans cette année de la France au Brésil je me suis lancée le défi – encore une fois - d’essayer de montrer à mes élèves les possibilités de lecture en langue étrangère. Eh oui, dans une époque où les médias font forte concurrence aux livres, comment motiver les apprenants à lire et, surtout, à lire avec plaisir en français ? Et, comment présenter aux élèves les livres de lecture obligatoire sans entendre des soupirs ou des questions incontournables du type :
« c’est pour la note ? » ? Plus loin encore, comment concilier ce décalage entre l’âge des apprenants et leur niveau de lecture en FLE, c’est-à-dire, comment les encourager à lire des lectures plutôt faciles dont les thèmes ne les intéressent guère ou, au moins, très peu ?
Cette année, alors, j’ai choisi de travailler autrement ces livres : au lieu de faire appel à mes anciennes tactiques, j’ai décidé d’éveiller la curiosité des élèves et de les rapprocher de l’univers d’un écrivain français. Ainsi, je les ai faits découvrir le blog de l’auteur Eric Sanvoisin dont le livre provocateur Le buveur d’encre devrait être lu au deuxième trimestre. Je les ai laissés en liberté pour naviguer dans le blog. Et peu à peu les apprenants ont pu découvrir beaucoup plus qu’un auteur, ils ont découvert une personne accessible qui parle de sa famille et de ses angoisses explicitant son attachement à la lecture et à l’écriture. Ils se sentaient tellement intimes de l’auteur que juste après quelques visites apparemment
naïves ils ont pris l’initiative de lui écrire et m’ont demandé si c’était possible de connaître son plus célèbre personnage : le buveur d’encre.
Bingo ! La classe était tellement motivée que la lecture s’est poursuivie dans les meilleures conditions. Quelques-uns se disputaient pour lire en haute voix, d’autres proposaient des mises en scènes, d’autres encore n’hésitaient pas à comparer l’écrivain à un de ses personnages. Il faut souligner, à son tour, que l’intrigue du livre se révèle très riche et surprenante car elle présente un vampire allergique au sang s’amusant à sucer
l’encre des livres. Mais pas n’importe quel livre puisque boire un livre est un passeport pour y entrer et y vivre des aventures comme un vrai personnage.
Même les élèves les plus timides ne se sont pas empêchés de mimer la scène en se servant de leurs stylos pour aspirer des livres. La prise de contact avec Eric Sanvoisin s’est faite naturellement : grâce à son blog nous avons pu lui envoyer nos photos pendant ce projet et, surtout, nous avons pu lui poser environ une vingtaine de questions révélatrices d’une lecture raffinée et d’une curiosité naturelle. Grâce à son amabilité mes élèves – et moi-même – sommes devenus des buveurs d’encre avec l’honneur d’avoir toute une rubrique de son blog dédiée à notre projet d’interview à l’adresse http://sanvoisin.over-blog.com. C’est indescriptible la réaction des élèves quand ils se sont rendus compte qu’ils parlaient effectivement à un Français et que leurs photos et leurs questions étaient sur Internet aux regards et de leur famille et de leurs amis. Ils sont très fiers de leur travail.
Le bilan est tout à fait positif : l’Internet et ses multiples sources leur ont permis de lire davantage, de travailler en équipe, de découvrir que la communication en français est pleinement possible à leur niveau de langue et que la rencontre du goût des recherches, du goût de l’interaction et, pourquoi pas, du goût endormi de la lecture et ses dédoublements doit être stimulée dans les pratiques quotidiennes.
Un projet assez simple, tout à fait faisable qui donne encore des fruits : nous nous consacrons, à présent, à la finalisation d’un roman-photo avec les personnages de l’histoire, cette fois-ci réinventée par notre créativité."
Intéressant, n'est-ce pas ?
Mes livres voyagent plus que moi !
"Nous, les buveurs d’encre brésiliens
Voilá l’ « Idée en or » de notre chère collègue Vanessa Massoni da Rocha.
Dans cette année de la France au Brésil je me suis lancée le défi – encore une fois - d’essayer de montrer à mes élèves les possibilités de lecture en langue étrangère. Eh oui, dans une époque où les médias font forte concurrence aux livres, comment motiver les apprenants à lire et, surtout, à lire avec plaisir en français ? Et, comment présenter aux élèves les livres de lecture obligatoire sans entendre des soupirs ou des questions incontournables du type :
« c’est pour la note ? » ? Plus loin encore, comment concilier ce décalage entre l’âge des apprenants et leur niveau de lecture en FLE, c’est-à-dire, comment les encourager à lire des lectures plutôt faciles dont les thèmes ne les intéressent guère ou, au moins, très peu ?
Cette année, alors, j’ai choisi de travailler autrement ces livres : au lieu de faire appel à mes anciennes tactiques, j’ai décidé d’éveiller la curiosité des élèves et de les rapprocher de l’univers d’un écrivain français. Ainsi, je les ai faits découvrir le blog de l’auteur Eric Sanvoisin dont le livre provocateur Le buveur d’encre devrait être lu au deuxième trimestre. Je les ai laissés en liberté pour naviguer dans le blog. Et peu à peu les apprenants ont pu découvrir beaucoup plus qu’un auteur, ils ont découvert une personne accessible qui parle de sa famille et de ses angoisses explicitant son attachement à la lecture et à l’écriture. Ils se sentaient tellement intimes de l’auteur que juste après quelques visites apparemment
naïves ils ont pris l’initiative de lui écrire et m’ont demandé si c’était possible de connaître son plus célèbre personnage : le buveur d’encre.
Bingo ! La classe était tellement motivée que la lecture s’est poursuivie dans les meilleures conditions. Quelques-uns se disputaient pour lire en haute voix, d’autres proposaient des mises en scènes, d’autres encore n’hésitaient pas à comparer l’écrivain à un de ses personnages. Il faut souligner, à son tour, que l’intrigue du livre se révèle très riche et surprenante car elle présente un vampire allergique au sang s’amusant à sucer
l’encre des livres. Mais pas n’importe quel livre puisque boire un livre est un passeport pour y entrer et y vivre des aventures comme un vrai personnage.
Même les élèves les plus timides ne se sont pas empêchés de mimer la scène en se servant de leurs stylos pour aspirer des livres. La prise de contact avec Eric Sanvoisin s’est faite naturellement : grâce à son blog nous avons pu lui envoyer nos photos pendant ce projet et, surtout, nous avons pu lui poser environ une vingtaine de questions révélatrices d’une lecture raffinée et d’une curiosité naturelle. Grâce à son amabilité mes élèves – et moi-même – sommes devenus des buveurs d’encre avec l’honneur d’avoir toute une rubrique de son blog dédiée à notre projet d’interview à l’adresse http://sanvoisin.over-blog.com. C’est indescriptible la réaction des élèves quand ils se sont rendus compte qu’ils parlaient effectivement à un Français et que leurs photos et leurs questions étaient sur Internet aux regards et de leur famille et de leurs amis. Ils sont très fiers de leur travail.
Le bilan est tout à fait positif : l’Internet et ses multiples sources leur ont permis de lire davantage, de travailler en équipe, de découvrir que la communication en français est pleinement possible à leur niveau de langue et que la rencontre du goût des recherches, du goût de l’interaction et, pourquoi pas, du goût endormi de la lecture et ses dédoublements doit être stimulée dans les pratiques quotidiennes.
Un projet assez simple, tout à fait faisable qui donne encore des fruits : nous nous consacrons, à présent, à la finalisation d’un roman-photo avec les personnages de l’histoire, cette fois-ci réinventée par notre créativité."
Intéressant, n'est-ce pas ?